
Virginie Myalonier : « Le monde de l’humanitaire m’a toujours attiré »
On 21 février 2021 by CDI du collège Théodore MonodLe Comité international de la Croix-Rouge est une Institution qui va aider des pays en guerre (financièrement, à reconstituer des familles…). Il a été créé par un groupe de citoyens de Genève. Entretien avec l’une de ses membres. A la Croix-Rouge, Virginie Myalonier est déléguée pour le rétablissement des liens familiaux.
Lana : Vous travaillez au CICR, mais que faites-vous exactement ?
Virginie Myalonier : Pour comprendre ce que je fais au Comité International de la Croix Rouge, le CICR comme tu dis, il faut d’abord comprendre ce qu’est le comité. Alors, je t’explique.

Le CICR est une organisation humanitaire neutre et indépendante qui existe depuis un peu plus de 150 ans. Elle compte aujourd’hui plus de 16 000 employés qui travaillent dans 80 pays du monde. Tous travaillent avec le même but, soulager la souffrance des personnes qui subissent encore ou qui ont subi les conséquences de violences ou de conflits armés.
Tu l’imagines, quand on vit dans un pays en guerre ou en crise, beaucoup de problèmes se posent comme par exemple l’accès à la nourriture, à l’eau, aux hôpitaux, ou bien encore ne plus avoir un toit sur sa tête, devoir fuir les violences de la guerre, subir des agressions, se faire emprisonner, perdre le contact avec ses proches, etc…
Donc au CICR, plus au moins de manière holistique, nous essayons de trouver des réponses afin de réduire l’impact de la guerre sur toutes ces personnes.
L’une de ces réponses me concerne, c’est une réponse qui va dépendre du pays où je me trouve, mais toujours dans le cadre de ce que nous appelons au CICR, la protection de la population. Par exemple, lorsque je me trouvais en mission en République Démocratique du Congo, mon travail consistait à analyser tant la situation générale dans la région (y compris en termes de sécurité) que les besoins humanitaires de la population. Une fois l’analyse faite, je coordonnais le travail des équipes du CICR afin d’apporter l’assistance dont la population avait besoin. En plus de cela, je travaillais à la création et au maintien d’un dialogue humanitaire avec les autorités, y compris les porteurs d’armes afin de faire la promotion du droit international humanitaire.
« Je travaille afin de rétablir le contact entre les familles qui ont été séparées par le conflit »
Cette année, nouvelle mission, je suis au Soudan du Sud, et là je travaille afin de rétablir le contact entre les familles qui ont été séparées par le conflit qui a existé dans ce pays pendant des décennies. Nous recherchons donc, grâce à notre réseau « Croix rouge » des personnes partout dans le monde, nous les remettons en contact et dans certains cas, lorsque la personne est vraiment vulnérable, et que cela est possible nous organisons des réunifications familiales.
Lana : Qu’est-ce qui vous a donné envie d’en faire partie ?
Virginie Myalonier : Le monde de l’humanitaire m’a toujours attiré et ce depuis petite. À 16-17 ans, je faisais partie d’Amnesty international, je partais au Népal pour travailler dans une petite organisation locale pendant un mois ou bien encore, je fondais avec ma soeur une association pour des enfants des rues en Argentine… donc pouvoir travailler pour l’un des plus importants acteurs humanitaires dans le monde me semblait une bonne option. Et puis, la manière dont on travaille, notre neutralité, notre indépendance, sont des valeurs dans lesquelles je me retrouve.
Lana : Que faites-vous quand vous êtes en mission ?
Virginie Myalonier : Ce sont en général des missions d’un an et la vie en dehors du travail est souvent très limitée pour des raisons de sécurité. Par exemple, nous avons des couvre-feux, et beaucoup de zones autour de nous où ne pouvons aller. Et puis, c’est aussi beaucoup beaucoup de travail, alors ce que je fais ? Eh bien, je travaille beaucoup, Imagine-toi, nous recherchons plus de 5000 personnes partout dans le monde.

Lana : Avez-vous parlé à des gens importants comme des chefs de guerre ?
Virginie Myalonier : Importants pour leurs impacts sur la population que nous aidons, oui, ça m’est arrivé. J’ai eu des conversations avec des ministres, des gouverneurs, des chefs communautaires et oui également avec des chefs de guerre. Toutes ces personnes sont censées connaître le droit humanitaire et protéger la population.
Lana : Est-ce que ce métier est dangereux ?
Virginie Myalonier : Oui, il peut l’être, mais en général tout est fait pour assurer notre sécurité. Pour ce faire, nous communiquons constamment avec de nombreux interlocuteurs qui se trouvent à des endroits stratégiques et qui sont informés d’éventuels problèmes de sécurité. En fonction de ce qu’ils nous disent, nous prenons des mesures pour nous protéger.
Propos recueillis par Lana, 6e.
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