Contre le harcèlement

Ils agissent contre le harcèlement

On 18 février 2022 by CDI du collège Théodore Monod

Plus de 700 000 enfants sont victimes de harcèlement mais qu’est-ce que vraiment le harcèlement ? Nous avons interrogé trois personnes qui agissent contre le harcèlement. Pour découvrir tout sur le harcèlement et comment s’en sortir, tu n’as plus qu’à lire cet article…

Nous avons enquêté sur la véritable définition du harcèlement scolaire et comment l’arrêter. Le harcèlement, c’est une action, un geste qui font mal : injures, coups, menaces. La personne harcelée ne peut pas se défendre. Cette violence est répétitive et il y a la présence de spectateurs. Le harceleur ou les harceleurs veulent être sûrs qu’ils sont les plus forts. D’après un rapport parlementaire publié le 13 octobre 2020, dans les écoles, près de 700 000 enfants sont victimes de harcèlement en France.

Ils peuvent vous aider au collège et en dehors !

Il y a au service de tout le monde un numéro vert créé par l’État : 3020. Il y a aussi tes parents pour en parler et peut-être aussi agir.

Au collège, que faisons-nous contre le harcèlement scolaire ?

Au collège, nous avons mis en place le dispositif « Sentinelles et Référents ». Les sentinelles sont des élèves et les référents des adultes. Ils aident les collégiens harcelés. Ils peuvent t’aider et arrêter une situation de harcèlement.

Ils s’engagent

Nous avons interrogé trois personnes engagées contre le harcèlement : une sentinelle, Délia en 4^e ; une référente, Mme Kotoy, professeure d’anglais et Nora Tirane Fraisse qui a fondé l’association « Marion La main tendue ».

Délia, sentinelle au collège

Elève en 4e

Camille et Camille : Qu’est-ce qui vous a motivé dans le rôle de sentinelle ?

Délia : Ce qui me motive, c’est le fait d’aider les autres et de les rendre heureux.

Camille et Camille : Qu’est-ce que vous faites en temps que sentinelle ?

Délia : On cherche et réconforte les personnes harcelées pour qu’elles se sentent bien et on les pousse à parler.

Camille et Camille : Comment avez-vous intégré le dispositif « Sentinelles et Référents » ? Il y a-t-il des formations ?

Délia : Je me suis inscrite en vie scolaire et ils m’ont sélectionnée. Oui, nous avons fait une formation, on a appris à repérer les cas de harcèlement ; les différents acteurs : le bouc émissaire, les pervers narcissiques, les passifs…

Camille et Camille : Est-ce que ce rôle est d’un grand repos ou avez-vous souvent des collégiens qui viennent vous voir ?

Délia : Cela dépend des jours car nous aussi, nous allons voir les personnes tristes !

Camille et Camille : Aimez-vous le rôle de sentinelle ?

Délia : Oui, j’aime ce rôle car j’aime aider les autres.

Mme Kotoy, référente au collège

Professeur d’anglais

Camille et Camille : Qu’est-ce qui vous a motivé dans le rôle de référent ?

Mme Kotoy : J’ai toujours été sensible à la question du harcèlement scolaire et du bien-être à l’école de manière générale. Les drames de ces dernières années, les élèves qui mettent fin à leur jour parce qu’ils ont été harcelés, m’ont profondément attristée. J’ai souvent regretté qu’en France, contrairement aux pays scandinaves et au Royaume-Uni, il y ait peu de dispositifs mis en place dans le système scolaire pour favoriser le « bien-vivre » ensemble.

Le bien-être des élèves est autant, voire plus important que d’enseigner ma matière. Un élève qui n’est pas bien au collège, qui est submergé par ses problèmes, ne sera pas réceptif à nos enseignements.

Camille et Camille : Qu’est-ce que vous faites en temps que référent ?

Mme Kotoy : Soit les élèves harcelés viennent nous parler directement, soit un élève sentinelle vient nous informer d’une situation d’harcèlement. Le rôle des sentinelles est primordial. Ils sont souvent les premiers à être au courant d’une situation d’harcèlement. Nous sommes à l’écoute et aidons la personne harcelée. Le fait qu’elle ait osé parler est déjà un pas énorme. Nous nous concentrons sur « la victime », pas sur le ou les harceleurs.

Camille et Camille : Comment avez-vous intégré le dispositif « Sentinelles et Référents ? Il y a-t-il des formations ?

Mme Kotoy : Quand le projet a été lancé pour l’année scolaire 2019-2020, l’ancienne direction n’avait pas fait appel à candidature. Elle avait choisi elle-même les référents en respectant la parité hommes-femmes et en mélangeant les différents personnels (professeurs, vie scolaire, direction, infirmière…). J’avais été déçue de ne pas avoir été informée et choisie. Mais j’ai pu m’inscrire cette année lors d’une 2^ème vague de recrutement et j’ai eu une journée de formation dispensée par Mme Alonzi, l’assistante sociale du collège et les collègues faisant déjà partie du dispositif. Mme Barthès et Mme Lugrin ont suivi une formation pour être formatrices, elles vont donc avoir plein de choses à nous apprendre.

Camille et Camille : Aimez-vous le rôle de référent ?

Mme Kotoy : Je pense que cela s’est vu dans mes réponses précédentes, oui j’aime et je suis fière de mon rôle de référent. J’apprécie de travailler avec l’équipe de référents et sentinelles, et j’ai hâte que l’on mette en place des projets pour renforcer le dispositif.

Camille et Camille : Avez-vous d’autres choses à dire ?

Mme Kotoy : J’aimerais juste insister sur le fait que le harcèlement scolaire et le bien-être à l’école sont l’affaire de tous. Nous pouvons tous agir sans être forcément Sentinelles et Référents. Il suffit d’être attentif à l’autre et être dans la bienveillance.  Si vous remarquez un élève qui se fait harceler, vous pouvez tous l’aider sans être officiellement sentinelles.

Nora Tirane Fraisse, qui a fondé l’association « Marion La Main tendue »

Maman de Marion qui s’est suicidée après avoir subi du harcèlement scolaire

Camille et Camille : Comment avez-vous trouvé le courage de lutter contre le harcèlement ?

Nora Tirane Fraisse : C’est grâce à mon entourage et à ma force intérieure que j’ai trouvé la force de lutter contre le harcèlement.

Camille et Camille : Combien de temps consacrez-vous par jour à votre association ?   

 Nora Tirane Fraisse : Je consacre énormément de temps à mon association quotidiennement.

Camille et Camille : Combien de personnes avez-vous déjà aidé environ ?

Nora Tirane Fraisse : Des centaines de personnes ont été aidées depuis la création de l’association.

Camille et Camille : Quels conseils donneriez-vous aux personnes victimes de harcèlement ?

Nora Tirane Fraisse : Les conseils que je peux donner sont de ne pas avoir de honte ou de culpabilité ; d’appeler le 3020 ou le 01 69 30 40 14, le numéro de notre association ; de s’entourer de personnes de confiance.

Camille et Camille : D’après vous, quels sont les réflexes que les témoins de harcèlement devraient avoir ?

Nora Tirane Fraisse : Les témoins de harcèlement sont très importants, ils peuvent influencer toute la situation de manière positive ou négative. Les réflexes qu’ils devraient avoir sont de contacter un adulte capable de prendre  en charge le ou les personnes harcelées, d’essayer de discuter avec le harceleur afin qu’il arrête ses actions.

Camille et Camille Avez-vous d’autres choses à ajouter ?

Nora Tirane Fraisse : Ce que je peux vous dire de plus, c’est que la sensibilisation et l’information sont primordiales. Je peux vous conseiller quelques livres pour en savoir plus sur le sujet.

• Marion, 13 ans pour toujours, Stop au harcèlement et Camélia face à la meute (BD) de Nora Fraisse
• Seule à la récré d’Ana et Bloz (BD)
• Condamné à me tuer de Jonathan Destin
• Machine d’Anne Alier et Camille Chauveau

Camille et Camille, 6e

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